Naïm, le sacrifice d’une âme généreuse

“L’histoire est vraie et écrite en collaboration entre le Dr. Rahim Faïq Dekhissi et la journaliste Nasira Benioual.”

 Un hommage à la mémoire 

           Cinquième partie 

     Naïm, mon fils, mon âme

Ce soir-là, après avoir quitté notre maison, Naïm retrouva sa mère à Lunéville. Autour d’un dîner simple mais empreint de chaleur, ils scellèrent une journée marquée par des souvenirs heureux. Fatigué de sa visite à la foire internationale de Nancy, où il avait célébré avec ferveur les couleurs et les traditions de notre Maroc, Naïm se retira tôt pour se reposer, le cœur encore vibrant de cette expérience.

Mais alors que la nuit s’installait, le téléphone sonna. Sa mère, avec ce ton si particulier des proches qui demandent un service en toute confiance, lui demanda d’accompagner un membre de la famille. Fidèle à son cœur immense, Naïm n’hésita pas. Malgré sa fatigue, il se leva, prêt à offrir une aide désintéressée, une fois de plus. Ce geste, empreint de cette générosité inépuisable qui le caractérisait, fut son dernier. Il partit cette nuit-là… et ne revint jamais.

        Naïm, mon âme éternelle

Naïm… Il n’était pas un simple garçon, mais une âme rare, presque irréelle. De ces êtres qui, par leur seule présence, éclairent les lieux qu’ils traversent. Toujours prêt à tendre une main, à offrir une écoute sincère, un sourire rassurant. Malgré son engagement dans l’armée française, ses idéaux étaient puissants et profondément enracinés. Sous l’uniforme battait un cœur révolutionnaire. Dans sa chambre, le drapeau rouge flottait fièrement, veillant sur un portrait emblématique de Che Guevara. Pour lui, l’égalité sociale n’était pas une utopie lointaine, mais une conviction à vivre, à défendre, à incarner.

D’une beauté singulière, tant extérieure qu’intérieure, Naïm attirait tous les regards. Les jeunes filles, souvent fascinées par son charisme naturel et sa douceur, ne pouvaient détourner les yeux. Pourtant, au-delà des apparences, ce qui faisait sa grandeur, c’était sa capacité à aimer sincèrement, à se donner sans réserve. Chaque geste, chaque parole de Naïm portait l’empreinte d’un amour universel, transcendant les frontières et les différences.

Cette nuit fatidique l’a emporté, mais son souvenir demeure vivant, vibrant. Naïm n’est pas parti. Il est là, dans chaque rayon de soleil qui perce les nuages, dans chaque acte de bonté, dans chaque souffle d’espoir. Mon fils, mon âme, mon Naïm..tu es éternel.

                          À suivre